Une jolie histoire. Celle de la rencontre entre une jeune fille de son temps et un maire bâtisseur disparu trop tôt. Le mercredi 12 juillet, dans les salons de l’Hôtel Groslot, Maguelone Faivre d’Arcier, jeune étudiante de 25 ans, s’est vue remettre le prix René Thinat, maire d'Orléans de 1971 à 1978, qui récompense chaque année un jeune artisan ou à un artiste dont « le travail met en valeur la relation entre la main et le cerveau humain qui lui donne la vie et le pouvoir de créer ». Une mise à l’honneur de la jeunesse, du talent et de la créativité qui tient à cœur de l’association des amis de René Thinat représentée notamment par sa fille, Françoise, particulièrement émue de voir le dessein de son père perdurer dans le temps.
Originaire de Rennes, Maguelone a toujours été attiré par l’art et la créativité et a pratiqué le théâtre, la danse et le chant, tout en se passionnant en parallèle pour les ordinateurs et les nouvelles formes de communication numérique. Après un BTS Design Graphique Communication et Médias Imprimés à Montreuil (93, ressentant le besoin d'avoir davantage de liberté créative, elle décide de poursuivre ses études à l’École Supérieure d’Art et de Design d’Orléans, où elle obtient un DNA en Design Visuel et Graphique en 2021, puis un DNSEP en Design des Médias en 2023 (bac + 5), décroché début juillet avec les félicitations du jury. Ou quand les planètes sont alignées ! « Mon travail porte sur Internet, avec lequel je suis née, sourit l’étudiante. Cet environnement me possède et il m’intéressait avec ma recherche de me le réapproprier, le dépasser, d’influer même sur lui, tout en ayant une position éthique, philosophique vis-à-vis de lui. »
« Les travaux de Maguelone honorent notre école, a souligné Emmanuel Guez, directeur de l’ÉSAD qui a chaudement félicité son étudiante. La problématique de son diplôme tourne autour de la notion d’hyperréalité, ce moment où la conscience perd sa capacité à distinguer la réalité de l’imaginaire, ici le réel du virtuel. Ses recherches sont à la croisée de la performance du corps et des arts visuels et graphiques. »
De quoi augurer du meilleur pour la jeune diplômée qui compte aller encore plus loin dans sa recherche théorique et dans l’exploration de son univers plastique.