Bou

Son nom, cité sous l’appellation de Bulsus dès l’an 840, pourrait d’ailleurs dériver directement de celui d’une villa romaine ou, selon une autre hypothèse, de sa situation dans une courbe prononcée de la Loire. Quoi qu’il en soit, le village et ses habitants ont dû subir les assauts du fleuve voisin à de nombreuses reprises, mais ont su également profiter des bienfaits apportés par cette configuration géographique naturelle. Lors des crues historiques de la Loire, encore marquées sur plusieurs constructions du village, les inondations pouvaient provoquer l’isolement de ce dernier, occasionnant alors d’importants dégâts, tant au niveau des cultures que des habitations. Actuellement, les levées construites entre le treizième et le quinzième siècle, puis renforcées à différentes époques, protègent en partie le village de l’impétuosité du fleuve dont les derniers caprices sont responsables de trois crues successives entre 1846 et 1866. A l’inverse, ces crues répétées offraient à chaque invasion dans le lit majeur du fleuve un apport d’alluvions à l’origine de la fertilité du Val de Loire. Rien d’étonnant donc de retrouver à Bou un important vignoble activement exploité jusqu’au début de ce siècle, ainsi qu’une tradition viticole encore honorée de nos jours à la Saint Vincent. En 1882, le village comptait ainsi 300 vignerons, plusieurs tonneliers et pas moins de 11 moulins dont le dernier ne sera démoli qu’en 1923. La Loire était alors navigable et le port de Bou, qui se situait au lieu-dit « La Binette », profitait de l’important trafic sur le fleuve pour faciliter les échanges commerciaux et écouler la production agricole de la commune. Aujourd’hui, les témoins de cette communauté de vie entre les hommes, la Loire et la terre ont en partie disparu mais subsistent encore en de nombreux points de notre village, notamment au travers de son patrimoine architectural.