Tendances des recherches actuelles

      À la rencontre de Cédric, de l’association Les Cycloposteurs

      L’association Les Cycloposteurs, qui collecte les biodéchets à vélo pour les transformer en compost

      Cédric, votre association est née en janvier 2020, et elle a bien grandi depuis ! Pouvez-vous nous résumer le développement de votre activité ?
      Bien sûr ! Les Cycloposteurs sont nés en janvier, et ont débuté leur activité en septembre, à l’occasion du festival Hop Pop Hop. Nos missions sont simples : développer les services de cyclologistique, c’est-à-dire démontrer que l’on peut, avec nos vélos-cargos, se substituer au camion en ville, que ce soit pour la collecte de biodéchets que pour la livraison de marchandises. Cette année, en octobre, nous avons tout de même dépoté 14 tonnes de marchandises dans des pharmacies, des librairies, des boutiques en tous genres et chez des particuliers ! Nous sommes désormais 4 salariés, dont 2 à pédaler, et disposons de 3 vélos-cargos, qui roulent chacun plus de 1000 km par mois.

      Et plus précisément, concernant la collecte de biodéchets ?
      Nous avons débuté en collectant les biodéchets d’une quinzaine de restaurateurs, mais depuis de nombreuses entreprises ont choisi de faire appel à nous, comme la SNCF, la Banque de France… On y récupère principalement du café, mais également les restes des pauses repas, les épluchures des fruits des employés… Nous travaillons désormais avec 42 partenaires, dont le RIA (restaurant inter-administratif) depuis le 1er janvier 2023, où nous avons sur l’année collecté plus de 5t de biodéchets qui ne finiront donc pas à la poubelle mais seront valorisés, transformés en compost.

      D’autres nouveautés, toujours dans ce domaine ?
      Ha oui ! Nous allons débuter un partenariat avec le lycée d’Ingré, qui produit entre 200 et 400 kilos de biodéchets par semaine, et puis nous sommes aux côtés d’Orléans Métropole, depuis la mi-novembre, pour l’expérimentation que mène la collectivité avec l’installation de 10 bornes d’apport volontaire pour les déchets alimentaires, en centre-ville. Concrètement, 10 collecteurs (5 en accès libre, 5 accessibles par badge) ont été implantés sur le quartier Saint-Aignan Saint-Euverte, couvrant un territoire de 299 maisons individuelles et 1766 logements collectifs, et aujourd’hui, 900 foyers ont déjà été dotés par Orléans Métropole d’un kit de tri des déchets alimentaires, qui peuvent donc y déposer leurs épluchures, coquilles d’œufs, marc de café, etc…
      Et ça monte en puissance ! Nous avons déjà collecté près de 3 tonnes de biodéchets, la Métropole a fait passer les bacs de collecte de 140 à 240 litres, revu à la hausse la fréquence de nettoyage des bornes, pour passer à 2 fois par semaine, et nous avons adapté notre rythme de passage, de 2 auparavant à 3 fois par semaine durant la période des fêtes.

      Et évidemment, toujours à vélo…
      Bien sûr ! À l’échelle de la métropole, plus de 30.000 tonnes de biodéchets sont produites chaque année par les particuliers et assimilés (soit l’équivalent de 5 piscines olympiques), auxquelles il faut ajouter 3.000 tonnes par les professionnels. Alors certes, en 2023 par exemple, les 50 tonnes que nous, Les Cycloposteurs, avons collectées, ça ne représente qu’une infime partie, mais on se doit de montrer que c’est possible d’en détourner une partie en ayant recours aux mobilités douces ! D’ailleurs les gens dans la rue nous réservent un très bon accueil, preuve que notre action a du sens.
      J’aimerais qu’un jour, sur nos vélos, nous ne soyons plus des extra-terrestres, mais la norme.