Jérémie Godet, Vice-Président de la Région Centre Val de Loire délégué au Climat

La région Centre-Val de Loire s’est lancée dans un exercice consistant à imaginer ce qu’impliquerait, concrètement, un territoire régional sans déchet d’ici 2050, et ce document est désormais consultable par le public. Pouvez-vous nous expliquer la démarche ?
Nous avons consulté les citoyens à travers de nombreux ateliers thématiques (consommation, déchets et valorisation…), mené une vaste étude, organisé des ateliers avec des experts régionaux et nationaux, avec les collectivités, les services de la Région et de l’État… Une véritable approche holistique, en essayant d’englober toutes les parties prenantes de la société, du citoyen à l’expert scientifique, en passant par les politiques. Et de tout ce travail est né le « Scénario zéro déchet 2050 en région Centre-Val de Loire ».
C’est un objectif ambitieux, je le reconnais, mais l’enjeu est autant environnemental, qu’économique et social, donc capital.

Quelques exemples d’actions concrètes prônées pour atteindre cet objectif ?
Bien sûr ! Nous avons organisé ce scénario en 3 chapitres. Ce vers quoi doivent tendre les modes de production des biens et services en 2050, les modes de consommation, et la gestion des déchets. Donc pêle-mêle on y prône le réemploi et la consigne pour tous les emballages, l’écoconception des objets utiles, la valorisation du low-tech, la fin de l’obsolescence programmée, de l’artificialisation des sols, la grande place laissée à la renaturation de ces mêmes sols, l’agro-écologie, de nouvelles mentalités et notamment dans la filière tourisme et loisirs, avec de nouvelles pratiques vertueuses, comme privilégier le local, le naturel… En 2050, dans notre scénario, il y a une démocratie citoyenne vive, qui permet au citoyen de s’exprimer, de se prononcer sur ce dont elles ont besoin sur le territoire, de façon à ne plus rien installer de superflu. 

Cela requiert des nouvelles infrastructures, non ?
Oui, il faut systématiser la transformation des déchetteries en recycleries, des lieux à travers toute la région pour consigner le verre, la multiplication des boutiques de vrac…
Mais au-delà de ça, il y a également un véritable enjeu à communiquer, tous ensemble, à toutes les échelles. Il faut créer l’imaginaire de ce que pourrait être la société en 2050, ce qui va inciter les gens à le visualiser, pour mieux s’en inspirer. Et pour cela, je les invite à consulter le « Scénario zéro déchets 2050 en région Centre-Val de Loire ».