Environnement
le 03/07/2024
L’Eau d’Orléans Métropole agit ! Et vous ?
À l’échelle de la planète, l’eau est devenue notre bien le plus précieux. Mauvais usages et gestion hasardeuse ont de multiples conséquences, dont on ne mesure pas toujours les effets écologiques et économiques. Citoyens et collectivités peuvent agir de concert pour réutiliser, économiser et ne pas polluer cette ressource vitale. Orléans Métropole lance une grande campagne pour sensibiliser aux éco-gestes simples à adopter au quotidien.
L'eau est précieuse, réutilisons-la !
Malgré les fortes pluies de ces dernières semaines, la nappe phréatique de Beauce qui alimente la métropole en eau potable demeure modérément basse en ce début d’été 2024. Même si la France demeure privilégiée en termes d’accès à l’eau et de performance de ses services d’eau, elle doit se pencher sur les solutions à mettre en œuvre face aux effets du dérèglement climatique.
Côté Métropole, l’action est en marche
Depuis un an, le Parc floral de La Source, site touristique le plus visité du Loiret, est arrosé par les eaux usées de la station d’épuration voisine, après traitement spécifique. Auparavant irrigué par les eaux du Loiret, ce travail de la collectivité commencé en 2015 évite de pomper 100 000 mètres cubes par an dans la rivière. Une bouffée d’oxygène pour ce cours d’eau fragile et sensible, dont le niveau est en baisse depuis trente ans.
Bientôt, une autre station, celle de l’Île Arrault, sera elle aussi mise à contribution pour l’arrosage du stade de l’hippodrome et du champ de courses éponyme. À la clef, une économie d’eau potable de 15 000 à 25 000 m3. Ce système de retraitement des eaux usées permettra aussi d’alimenter les camions hydrocureurs, à hauteur de 3 000 m3 par an. Dans un avenir proche, dès que les conditions d’utilisation seront définies et les décrets parus, les agents du service de l’eau de la Métropole auront la possibilité d’arroser à la tonne à eau, voire même de nettoyer la voirie avec ces eaux retraitées.
Côté usagers, quoi faire ?
- Récupérer l’eau de rinçage des fruits et légumes pour arroser les plantes.
- Recueillir l’eau froide de la douche avant qu’elle ne soit chaude.
- Installer un récupérateur d’eau de pluie*.
*Pour rappel, les bons d’achat distribués en 2024 par Orléans Métropole pour acquérir un récupérateur d’eau de pluie sont à utiliser jusqu'au 29 septembre inclus. (Campagne de distribution terminée).
L'eau est précieuse, économisons-la !
Dans le monde, 2,1 milliards de personnes ne disposent pas d’eau potable chez elles, et le risque de manquer d’eau concerne désormais la France. Certaines régions du territoire ont connu depuis l’été 2022 des épisodes de sécheresses qui ont pu occasionner des difficultés d’accès à l’eau plus ou moins durables et intenses.
Côté Métropole, une action quotidienne
Le réseau public se charge d’acheminer l’eau jusqu’au compteur des habitations. La première responsabilité de la collectivité est d’être certaine qu’il n’existe pas de déperditions d’eau dans le parcours. Pour traquer les fuites sur tout son réseau, la Métropole va déployer sur les trois prochaines années un système de sectorisation, à l’aide de débitmètres sur différentes portions, qui va permettre de détecter les secteurs les plus fuyards. Ces opérations se dérouleront en nocturne, lorsque les particuliers consomment moins d’eau, pour obtenir des constatations fiables.
Entre son logement et son compteur, le particulier est responsable de ses canalisations. On parle alors du réseau privé. Aujourd’hui, lorsqu’il y a une suspicion de fuite sur un réseau privé, la Métropole écrit à l’usager pour l’avertir. Demain, pour gagner du temps et aider l’usager à surveiller sa consommation, la télérelève, déjà opérationnelle sur Orléans, Olivet et Saint-Jean-le-Blanc, va être étendue dans toutes les communes d’ici 2027. Chaque usager pourra ainsi consulter sa consommation quotidienne, recevoir s’il le souhaite une notification en cas de dépassement anormal, et agir ainsi également sur sa facture. Tous les bâtiments collectifs de la Métropole seront également équipés en télérelève.
Côté usagers, agissez !
- Privilégier les douches courtes et investir dans un pommeau économe.
- Couper l’eau pendant le savonnage du corps ou le brossage des dents.
- Installer des chasses d’eau à double débit (ou placer une bouteille dans le réservoir)
- Utiliser le lave-vaisselle (le lavage à la main consomme 3 à 4 fois plus d’eau)
L'eau est précieuse, ne la polluons pas !
Aujourd’hui, on estime que la moitié des fleuves et des lacs européens sont gravement pollués. Avec pour conséquences sur les milieux aquatiques l’augmentation de la mortalité de certaines espèces animales ou végétales, jusqu’à parfois les faire disparaître ou altérer leurs capacités physiologiques. Même les nappes phréatiques, bien qu’alimentées uniquement par infiltration, ne sont pas épargnées.
Côté Métropole, sensibilisation, action
Orléans Métropole a engagé un combat drastique contre les lingettes à usage unique, véritable fléau qui s’est accéléré ces quinze dernières années. Non, contrairement à ce qui est mentionné sur l’emballage, la lingette n’est pas biodégradable. Les services de l’eau de la Métropole ont récupéré 500 tonnes de lingettes dans les dégrilleurs du réseau, dont le dernier en date, installé au poste de refoulement de Saint-Loup à Saint-Jean-de-Braye a coûté à la collectivité plus de 700.000 euros. Des pompes broyeuses ont également été montées pour diminuer le volume des lingettes, afin de les transporter vers les incinérateurs. Un enjeu économique qui pèse sur les comptes publics, mais qui peut aussi concerner directement le particulier. Une intervention de débouchage par une entreprise sur un réseau privé coûte à l’usager environ 400 €. Un peu cher pour un paquet de lingettes…
Côté usagers, adoptez le bon réflexe
- Ne jamais jeter de lingettes, serviettes périodiques, tampons, litières pour animaux ou tout autre élément que du papier dans les toilettes.
- Ne pas déverser l’huile de la friteuse dans l’évier ni autres canalisations. L’apporter en déchetterie.
- Ne pas jeter ses mégots de cigarette ni détritus sur la voie publique.
Le terme « tout-à-l’égout » a sans doute contribué à la diffusion de mauvaises pratiques. Rappelons d’abord une évidence : l’eau des toilettes et du robinet n’est pas un lapin magique. Elle ne disparaît pas et finit toujours quelque part, dans un réseau d’assainissement ou dans une station d’épuration. Et si son écoulement n’est plus garanti, sous-sols, caves, parties communes et pièces d’eau se retrouvent inondés. La litière, les lingettes, etc., s’agglomèrent ensemble et forment un bouchon. Les huiles agissent sur les canalisations comme du cholestérol dans nos veines. Mélangées à l’eau froide, elles forment un amas graisseux qui finit par tout obstruer. Lorsqu’elles arrivent à passer, elles échouent dans les cours d’eau et asphyxie les organismes vivants. Quant aux mégots et détritus jetés dans la nature ou la voie publique, emportés par les eaux pluviales, ils ont toutes les chances de finir dans la Loire ou autres cours d’eau.
✏️Laurence Boléat 🎨 ATMédia