Il n’est jamais agréable de ne plus pouvoir laver sa voiture, arroser son jardin, ni remplir sa piscine hors-sol pour des enfants qui trépignent d’impatience. Les arrêtés préfectoraux qui posent ces interdictions ne sortent pas d’un esprit chagrin, mais sont au contraire issus d’observations et de réflexions menées tout au long de l’année par des acteurs de tout horizon. Sous la houlette de la Direction départementale du territoire, Orléans Métropole participe ainsi aux comités des usagers de l’eau, qui réunit autour de la table plusieurs institutions : l’ARS, la DREAL, l’OFB, la Région, la Chambre de l’agriculture, mais aussi la Fédération de pêche, différents syndicats et associations de consommateurs. Une longue liste pour constituer des groupes de travail en charge des problématiques de l’eau et de la… sécheresse.
À l’issue de ces concertations, un bilan météorologique et hydrologique voit le jour, suivi d’un point sur les arrêtés et les dérogations accordées, pour mettre en place une communication vers les services de l’État, les communes et les consommateurs. Toutes ses informations se retrouvent compilées sur une carte interactive du site www.vigieau.gouv.fr, permettant aux particuliers, aux professionnels, aux collectivités et aux exploitations agricoles de vérifier si son adresse est concernée par des restrictions, en fonction du type d’eau consommée (robinet, cours d’eau ou rivière, puits ou forage). Une information ciblée et immédiate qui évite la lecture fastidieuse des arrêtés. Le logiciel intègre également les dérogations et toutes les subtilités, comme les horaires d’autorisation d’arrosage. Il n’est pas rare en effet que certains particuliers s’étonnent auprès de la Métropole de l’arrosage d’un stade municipal en période de restriction, bien qu’une autorisation ait été notifiée à la collectivité après transmission d’un dossier exhaustif à la DDT.
C’est dans cet objectif de sobriété qu’Orléans Métropole a inscrit dans le PLU, depuis le 1er janvier 2024, la gestion intégrée des eaux pluviales. Chaque nouvelle construction doit en effet permettre l’utilisation ou l’infiltration des eaux de pluie sur sa parcelle, particulièrement dans les zones urbaines, pour contrecarrer l’imperméabilisation croissante des villes. Plutôt que d’évacuer les eaux de pluie dans les réseaux d’assainissement, celles-ci sont récupérées et valorisées dans les espaces verts, les plans d’eau, des toits végétalisés, luttant ainsi contre les îlots de chaleur urbains. Elles sont aussi absorbées par des revêtements perméables (chaussées drainantes…) afin d’alimenter les nappes souterraines, nos sources d’eau potable. En cas de fortes pluies, cette gestion intégrée évite aussi les débordements des réseaux et des stations d’épuration, dont le trop-plein se rejette alors dans les milieux naturels avec pour conséquence une pollution massive.
Le rôle d’une collectivité est également d’informer, d’expliquer, d’apporter des réponses aux concitoyens pour que chacun prenne conscience des enjeux. En l’occurrence, le changement climatique est sans nul doute l’un des principaux défis auquel nos sociétés occidentales se confrontent depuis que les signaux s’accélèrent. Réchauffement climatique, périodes de sécheresse suivies de pluies torrentielles, mouvement de terrain et inondations engendrent des conséquences économiques, sociales et politiques difficilement contrôlables. De nombreux services métropolitains se mobilisent à travers des événements comme les Villages de la transition, afin de mettre en avant les bonnes pratiques et présenter tous les projets en faveur de la transition écologique. Exposés pédagogiques, panneaux explicatifs, distribution de mousseurs, idées et astuces pour économiser, réutiliser et préserver l’eau.