80 000 habitants exposés au risque, 60 communes du Loiret concernées dont 13 situées entièrement en zone inondable, près de 2 milliards d’euros de dommages directs : les chiffres font froid dans le dos ! Ils expriment pourtant une réalité si notre territoire venait à subir une crue majeure de Loire. La mémoire nous fait défaut car un tel événement ne s’est plus produit depuis 1907. Mais des épisodes récents, ailleurs en France, nous rappellent que le risque existe et qu’il est indispensable de s’y préparer pour en atténuer les effets.
Repérer les forces et les faiblesses
C’est l’objectif de l’exercice «inondation de Loire» organisé toute cette semaine par la Préfecture du Loiret. Préparé depuis un an selon un scenario inconnu des participants, il vise à mettre en situation tous les acteurs concernés : collectivités, pompiers, services de police et de gendarmerie, sécurité civile, Etablissement public Loire (gestionnaire des digues), pour «repérer nos points forts et nos points faibles afin que l’on soit prêts en cas de véritable crue », explique la Préfète, Sophie Brocas.
Au rythme de la crue
Hier (lundi), le 1er bulletin d’alerte a placé l’amont de Loire en vigilance rouge, signifiant que le Loiret serait concerné par l’inondation dans les tout prochains jours, jeudi à Gien et vendredi à Orléans. Deux points stratégiques vont être particulièrement travaillés durant l’exercice : la préparation d’une évacuation massive de population, et la gestion et la surveillance des digues en cas de crue. Cette opération-test de grande ampleur va également permettre d’appréhender les conséquences des coupures de réseaux (électricité, téléphonie, Internet, gaz) dans les départements voisins et la gestion des circulations routières, ferroviaires et fluviales.
Réactivité et lucidité dans les décisions
A Orléans, le plan communal de sauvegarde est activé, et les services municipaux et métropolitains mobilisés au sein du PC-Crise pour «jouer» l’exercice dans des conditions réelles. «Face à un tel risque, j’ai une certitude, indique Serge Grouard, maire d’Orléans et président d’Orléans Métropole : on ne sait pas faire de gestion de crise si on n’y est pas préparé ni entrainé. Cet exercice, d’une dimension exceptionnelle, va nous permettre de tester toute la chaine, du commandement à l’opérationnel, ainsi que notre réactivité et notre lucidité pour prendre les bonnes décisions.» Mercredi, les réservistes seront eux aussi sur le pont, pour tester la mise en place d’un centre d’hébergement d’urgence au sein du complexe sportif de La Source et accueillir les évacués.